Revue imprimée sur les presses du Yodok Club de Corbières.
Paraît tous les deux mois.

vendredi 26 septembre 2014

Des hommes dans la forêt !
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Appel

Faute d’une enquête sévère, à tout instant poursuivie, sur les mots dont nous usons, nous risquons extrêmement d’être dupes de ces mots (…) et réduits à penser notre langage pour n’avoir pas exigé de parler notre pensée.
J. Paulhan

                                  
Alors que se termine le déboisement pour la construction d’un barrage le long du Tescou, dans la forêt de Sivens, il nous a paru nécessaire de faire quelques remarques sur les raisons et les formes de notre opposition.

Il va de soi qu’aucune inquiétude écologique n’y a présidé. Il y a longtemps que les fruits de l’écologisme ont passé la promesse des fleurs, si tant est que l’écologisme ait été, un jour, autre chose qu’un anachronisme. Nous refusons par conséquent ses arguments comme ses « recours » : zone humide, espèces protégées, contre-expertises, moratoire.

D’autres que nous l’ont déjà dit : « A ce niveau la question n’est pas : comment l’individu peut-il satisfaire ses besoins sans faire de tort à autrui ? mais bien : comment le peut-il sans se faire de tort à soi-même, c’est-à-dire sans reproduire, dans ses aspirations et dans la satisfaction de ses besoins, sa dépendance à l’égard de l’appareil d’exploitation ? » (H. Marcuse, 1969)

C’est la vie rendue possible par un projet comme celui du barrage de Sivens que nous entendons saboter ; et à Sivens comme partout où seront mis en œuvre les infrastructures de gestion d’un système de besoins qui les rend indispensables. La liberté de briser l’hypothèse industrielle demeure pour nous la seule, car la dernière, des expériences.

Nous nous entêterons à adorer affreusement la liberté libre.
Venez voir à quoi elle ressemble
                   

sur la zone du Testet (Tarn)
le 25 octobre 2014 à midi
et la semaine qui suivra