Des hommes dans la
forêt !
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Appel
Faute d’une enquête sévère, à tout
instant poursuivie, sur les mots dont nous usons, nous risquons extrêmement
d’être dupes de ces mots (…) et réduits à penser notre langage pour n’avoir
pas exigé de parler notre pensée.
J. Paulhan
Alors
que se termine le déboisement pour la construction d’un barrage le long du
Tescou, dans la forêt de Sivens, il nous a paru nécessaire de faire quelques
remarques sur les raisons et les formes de notre opposition.
Il
va de soi qu’aucune inquiétude écologique
n’y a présidé. Il y a longtemps que les fruits de l’écologisme ont passé la
promesse des fleurs, si tant est que l’écologisme ait été, un jour, autre chose
qu’un anachronisme. Nous refusons par conséquent ses arguments comme ses
« recours » : zone humide,
espèces protégées, contre-expertises, moratoire.
D’autres
que nous l’ont déjà dit : « A ce niveau la question n’est pas :
comment l’individu peut-il satisfaire ses besoins sans faire de tort à
autrui ? mais bien : comment le peut-il sans se faire de tort à
soi-même, c’est-à-dire sans reproduire, dans ses aspirations et dans la
satisfaction de ses besoins, sa dépendance à l’égard de l’appareil
d’exploitation ? » (H. Marcuse, 1969)
C’est
la vie rendue possible par un projet comme celui du barrage de Sivens que nous
entendons saboter ; et à Sivens comme partout où seront mis en œuvre les
infrastructures de gestion d’un système de besoins qui les rend indispensables.
La liberté de briser l’hypothèse industrielle demeure pour nous la seule, car
la dernière, des expériences.
Nous
nous entêterons à adorer affreusement la
liberté libre.
Venez
voir à quoi elle ressemble
sur la zone du Testet (Tarn)
le 25 octobre 2014 à midi
et la semaine qui suivra