Revue imprimée sur les presses du Yodok Club de Corbières.
Paraît tous les deux mois.
mardi 18 novembre 2014
mardi 11 novembre 2014
vendredi 17 octobre 2014
Un jardin
Elle cherchait seulement un lieu plus ou moins propice pour vivre, je veux dire : un petit endroit où chanter et pouvoir pleurer tranquille parfois. En vérité elle ne voulait pas une maison ; Ombre voulait un jardin.
- Je suis seulement venue voir le jardin — dit-elle.
Mais chaque fois qu'elle visitait un jardin elle vérifiait que ce n'était pas celui qu'elle cherchait, celui qu'elle voulait. C'était comme parler ou écrire. Après avoir parlé ou écrit elle devait toujours expliquer :
- Non, ce n'est pas cela que je voulais dire.
Alejandra Pizarnik, Textes d'Ombre, traduction d'Etienne Dobenesque, Ypsilon éditeur.
Unités / II
les paroles expirent de joie, sans
en rien ressentir elles-mêmes. Relâchées et prises même
dans le sommeil, – leurs adresses sans personnes, leurs
foyers ne sont pas sans brûler. Elles ne sont pas sans objet.
Déliées de leur fin, les paroles
démembrées en une suite de moments autonomes et
contradictoires
Vient de paraître : Luc Bénazet, Unités, CipM, 2014.
vendredi 26 septembre 2014
Des hommes dans la
forêt !
_______________________
Appel
Faute d’une enquête sévère, à tout
instant poursuivie, sur les mots dont nous usons, nous risquons extrêmement
d’être dupes de ces mots (…) et réduits à penser notre langage pour n’avoir
pas exigé de parler notre pensée.
J. Paulhan
Alors
que se termine le déboisement pour la construction d’un barrage le long du
Tescou, dans la forêt de Sivens, il nous a paru nécessaire de faire quelques
remarques sur les raisons et les formes de notre opposition.
Il
va de soi qu’aucune inquiétude écologique
n’y a présidé. Il y a longtemps que les fruits de l’écologisme ont passé la
promesse des fleurs, si tant est que l’écologisme ait été, un jour, autre chose
qu’un anachronisme. Nous refusons par conséquent ses arguments comme ses
« recours » : zone humide,
espèces protégées, contre-expertises, moratoire.
D’autres
que nous l’ont déjà dit : « A ce niveau la question n’est pas :
comment l’individu peut-il satisfaire ses besoins sans faire de tort à
autrui ? mais bien : comment le peut-il sans se faire de tort à
soi-même, c’est-à-dire sans reproduire, dans ses aspirations et dans la
satisfaction de ses besoins, sa dépendance à l’égard de l’appareil
d’exploitation ? » (H. Marcuse, 1969)
C’est
la vie rendue possible par un projet comme celui du barrage de Sivens que nous
entendons saboter ; et à Sivens comme partout où seront mis en œuvre les
infrastructures de gestion d’un système de besoins qui les rend indispensables.
La liberté de briser l’hypothèse industrielle demeure pour nous la seule, car
la dernière, des expériences.
Nous
nous entêterons à adorer affreusement la
liberté libre.
Venez
voir à quoi elle ressemble
sur la zone du Testet (Tarn)
le 25 octobre 2014 à midi
et la semaine qui suivra
jeudi 18 septembre 2014
mercredi 6 août 2014
mardi 5 août 2014
dimanche 3 août 2014
mardi 20 mai 2014
lundi 7 avril 2014
mercredi 2 avril 2014
Parution
de La Libellule (Panégyrique de la Liberté), d'Amelia Rosselli, traduit & postfacé par Marie Fabre, aux éditions Ypsilon.
Je ne sais si ton visage sait répéter quelque
fêlure interne ou si mes sens savent mieux
que ma virile tête que c’est vrai, ou s’il est
faux celui qui est beau, beau parce que semblable.
Ou beau parce que bon? Je cherche et cherche, tu cours
et cours. Et je cours! et tu ris aux foules épouvantées!
Je ne sais quelle grandeur nous fut préparée: Dïeu
point ne pardonne qui à fleur de lèvre seulement
porte son difficile nom, son don de sang,
sa jaune forêt. J’ai aplani un terrain de façon à
le recevoir, mais me suis enfuie avant les tambours.
Et ainsi tu sauras qui je suis; stupide abeille bourdonnant
pour un point fixe, Le cherchant, Lui, cette jungle
d’arbres de fer battu.
Je ne sais si ton visage sait répéter quelque
fêlure interne ou si mes sens savent mieux
que ma virile tête que c’est vrai, ou s’il est
faux celui qui est beau, beau parce que semblable.
Ou beau parce que bon? Je cherche et cherche, tu cours
et cours. Et je cours! et tu ris aux foules épouvantées!
Je ne sais quelle grandeur nous fut préparée: Dïeu
point ne pardonne qui à fleur de lèvre seulement
porte son difficile nom, son don de sang,
sa jaune forêt. J’ai aplani un terrain de façon à
le recevoir, mais me suis enfuie avant les tambours.
Et ainsi tu sauras qui je suis; stupide abeille bourdonnant
pour un point fixe, Le cherchant, Lui, cette jungle
d’arbres de fer battu.
mardi 1 avril 2014
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